À moins d’un mois des Jeux Olympiques de Paris 2024, Thomas Bach, président du Comité International Olympique (CIO), a souligné le rôle des Jeux Olympiques et du Mouvement olympique dans la promotion de l’inclusion et de la paix lors de sa déclaration d’ouverture d’une table ronde qui s’inscrivait dans le cadre de la 56e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (ONU).
“L’idée fondamentale qui sous-tend les Jeux Olympiques est d’unir le monde dans une compétition pacifique”, a déclaré le président Thomas Bach. “Dans 25 jours à peine à partir d’aujourd’hui, nous pourrons célébrer la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. “À ce stade, nous pouvons compter sur la participation d’athlètes représentant les territoires de l’ensemble des 206 Comités Nationaux Olympiques ainsi que de l’équipe olympique des réfugiés formée par le CIO à cette occasion, pour incarner la mission fédératrice et le pouvoir unificateur des Jeux Olympiques. En ces temps de divisions, de guerres et de conflits, il s’agit d’un signal très important et puissant en faveur de l’unité et de la paix. Ces athlètes se livrent certes une compétition acharnée, mais vivent en paix, tous ensemble sous un même toit dans le village olympique. Notre mission va de pair avec les droits humains, en particulier le plus fondamental d’entre eux : la paix.”
La “Table ronde quadriennale sur la promotion des droits humains par le sport et l’idéal olympique” a été présidée par Omar Zniber, président du Conseil des droits de l’homme, et ouverte par Volker Türk, haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, et par le président du CIO, qui ont prononcé des discours liminaires. Elle s’est déroulée le 1er juillet sur le thème “Promouvoir l’inclusion dans et par le sport”, proposé par la Grèce. Cet événement s’inscrivait dans le cadre de la 56e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui se tient au Palais des Nations à Genève, en Suisse, du 18 juin au 12 juillet.
L’inclusivité, un volet fondamental du Mouvement olympique
Le président Thomas Bach a souligné que l’inclusivité est inscrite dans les valeurs des Jeux Olympiques.
Et de poursuivre : “Pour souligner notre engagement en faveur de l’inclusion et de la solidarité, nous avons modifié notre devise olympique historique, “Plus vite, plus haut, plus fort”, en y ajoutant le mot “Ensemble”.
Le président du CIO a également décrit comment le sport est particulièrement bien placé pour favoriser l’inclusion : “C’est ce qui nous réunit tous aujourd’hui, à savoir la conviction partagée que le sport a le pouvoir de rendre le monde meilleur pour tout un chacun. En ces temps de discorde, où les guerres et les conflits se multiplient, il n’a jamais été aussi important de construire des communautés inclusives. Le sport est par excellence l’outil le plus économique et le plus efficace pour y parvenir dans tous les pays du monde.”
“C’est pourquoi le CIO s’attache à renforcer cet important rôle facilitateur du sport et contribue aux Objectifs de Développement Durable de l’ONU : dans les domaines de l’inclusion sociale, de l’égalité des genres, de la promotion de la tolérance et, en particulier, de la promotion de la paix. Pour améliorer les conditions de vie. Pour rendre les communautés plus inclusives.”
Le président Thomas Bach a expliqué que si les Jeux Olympiques ne pouvaient offrir une panacée aux questions sur les droits humains, le CIO était déterminé à continuer de renforcer le rôle du sport dans la promotion de la paix et la création de communautés inclusives.
Nous le faisons par la promotion de l’égalité des genres : les Jeux de Paris 2024 seront les tout premiers Jeux Olympiques placés sous le signe de la parité hommes-femmes car le CIO a attribué exactement le même nombre de places de qualification pour les femmes et pour les hommes. Nous le faisons en soutenant le sport paralympique dans le monde entier grâce à notre partenariat avec le Comité International Paralympique.”
Enfin, en ce qui concerne les athlètes et leur représentation, le président Thomas Bach a expliqué : “Les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront une nouvelle fois l’occasion pour tous les athlètes olympiques d’élire démocratiquement leurs représentants. Ces représentants élus deviendront ensuite, à la fin des Jeux Olympiques, membres du CIO dotés de droits de vote à part entière. Le président de leur commission, qu’ils éliront eux-mêmes, sera un membre de la commission exécutive du CIO avec, là encore, un droit de vote à part entière sur toutes les questions débattues au sein du CIO.”
L’intégralité du message prononcé par le président du CIO est disponible ici.
Autonomiser les personnes déplacées par le sport
Le président Thomas Bach a également souligné le rôle majeur de l’équipe olympique des réfugiés formée par le CIO, qui participera aux Jeux Olympiques de Paris 2024 avec un nombre record d’athlètes. Il a décrit cette équipe comme un symbole emblématique de l’engagement du CIO en faveur de l’inclusion.
Parmi les membres participant à la session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies figurait Yiech Pur Biel, membre du CIO et réfugié soudanais qui fut membre de la toute première équipe olympique des réfugiés formée par le CIO pour les Jeux Olympiques de Rio 2016. Celui-ci siège désormais au conseil de la Fondation olympique pour les réfugiés (ORF). Il est membre du CIO avec plein droit de vote et l’un des rares, sinon le seul réfugié à siéger dans un organe décisionnel d’une organisation internationale. Dans son allocution, il a fait part de son point de vue sur l’importance du sport pour donner un sentiment d’appartenance aux personnes déplacées.
“J’ai fait l’expérience directe du pouvoir qu’a le sport de rassembler les gens, de les engager dans des activités qui renforcent leur santé et leur bien-être, de promouvoir l’apprentissage et les compétences, de sensibiliser aux droits, d’accéder à des possibilités et de combler les fossés sociaux”, a déclaré Yiech Pur Biel.“Grâce au programme “Game Connect” de l’ORF en Ouganda, nous avons constaté que les activités structurées de sport pour la protection réduisaient considérablement les symptômes d’anxiété et de dépression chez les jeunes touchés par le déplacement.”Biel a ensuite souligné que, compte tenu des preuves de son impact positif, il est possible de faire davantage pour intégrer le sport dans le soutien aux personnes déplacées, avant d’esquisser ses espoirs pour l’avenir.“Les communautés touchées par les déplacements passent trop souvent à côté des avantages que le sport peut apporter, car celui-ci n’est pas systématiquement intégré dans les réponses aux réfugiés ni dans les cadres politiques d’inclusion”, a-t-il déclaré. “J’espère que nous assisterons à une nouvelle évolution vers la reconnaissance et l’utilisation du sport à des fins d’inclusion dans tout le spectre des activités dans les situations de déplacement forcé.
La table ronde qui a suivi les déclarations d’ouverture a été l’occasion d’évaluer l’impact de l’universalité du sport et de ses valeurs de fair-play et de travail en équipe, et d’identifier comment les futurs Jeux Olympiques et les grandes manifestations sportives peuvent contribuer à lutter contre la discrimination et à renforcer les droits humains de manière plus générale.
Les autres intervenants étaient la rapporteuse spéciale des Nations Unies dans le domaine des droits culturels, Alexandra Xanthaki, l’athlète paralympique de tennis de table, Najlah Imad Al-Dayyeni et le directeur du sport et des droits humains de l’Association mondiale des joueurs, Ginous Alford.