Depuis le mois de février 2020, l’Afrique vit dans la tourmente de la pandémie du Coronavirus. Une situation qui a amené les dirigeants politiques des Etats du Continent à prendre une batterie de restrictions allant du confinement aux simples mesures barrières afin d’empêcher la propagation du virus. Le monde du sport aura été particulièrement très impacté. Des compétitions sportives, amateurs comme professionnelles se sont arrêtés ou ont été purement et simplement annulées, des championnats ont pris fin, des rencontres ont été reportées… Jamais au 21ème siècle, le mouvement sportif n’avait été autant touché ; obligeant les acteurs à une suspension de leur activité favorite.
En ce mois de mai 2020, l’heure semble être à un assouplissement progressif de ces restrictions dans la plupart des pays africains à l’instar de ceux du reste de la planète. Je voudrais donc, à l’entame de ce message remercier le CIO et la Solidarité olympique pour l’ensemble de mesures prises en faveur des CNO et des athlètes afin que ceux-ci puissent mieux affronter la période post-coronavirus. Notamment par l’accroissement du budget consacré à leurs programmes pour athlètes.
La période post-covid-19 sera, à coup sûr le démarrage d’une phase nouvelle, un redémarrage de la vie sociale et donc des activités sportives. Ce ne sera pas une vie totalement normale puisque le spectre macabre de cette pandémie survolera encore nos esprits, mais tous les acteurs devront faire preuve de discipline et de responsabilité. En ce moment de crise sans précédent, je suis heureux de constater que sans céder à la résignation, les dirigeants sportifs africains puisent au contraire les ressources nécessaires à leur résilience commune. L’après Covid-19 sera un moment de relance des activités, y compris sportives. Il est important qu’aujourd’hui, profitant de ce répit, que les acteurs du Mouvement olympique africains, tout en profitant de l’opportunité des TIC pour communiquer et se concerter, élaborent des stratégies et des plans de relance appropriés.
Au plan technique, des athlètes ont depuis le début du confinement, il y a deux mois, du en théorie, se plier aux mêmes règles que tous les citoyens et s’entraîner à domicile, avec des limites que nous connaissons. Il leur faudra des programmes spéciaux de relance des entrainements afin de les rendre compétitifs. Ne l’oublions pas, de grands défis sportifs sont à venir, dont Tokyo 2020 en 2021 ; les Jeux Olympiques constituant une plateforme dans laquelle chaque peuple, chaque continent cherche à se mettre en évidence aussi bien avec un nombre important de participants, qu’avec une moisson abondante de médailles et surtout un comportement sain et exemplaire de ses athlètes.
Au plan économique, le marché du sport qui intègre à la fois la production industrielle liée, la part des collectivités, la consommation des ménages et tous les événements médiatiques : sponsoring, droits médias, billetterie et merchandising…est durement touché. Il faudra faire preuve de beaucoup de résilience. Tous les acteurs du sport devront revoir les niveaux de dépenses et se réajuster en conséquence.
Au plan managérial, il faudra organiser à l’échelle continentale, régionale et/ou nationale des concertations pour envisager sereinement la préparation aux rencontres internationales. Celles-ci devront regrouper des experts, des dirigeants des organisations sportives et des représentants des gouvernements. Ne l’oublions pas, ensemble, on est plus forts. Lesdites rencontres devront permettre de peaufiner une stratégie collective de préparation coordonnée et synergique aux compétitions internationales notamment les Jeux olympiques ; tout ceci avec un fort ancrage éthique car au quotidien, et c’est notre vision en tant qu’instances d’encadrement des jeunes africains, nous avons inscrit dans notre ligne de fonctionnement que le sport n’est pas une fin mais un moyen d’éducation, de rassemblement et de progression pour l’ensemble des pratiquants. Après le Covid, le sport reprendra droit de cité. Nous devrons être prêts à relever ses nombreux défis en tant que puissant levier de paix, d’édification de nos jeunes nations et catalyseur de développement en même temps qu’il constitue un vecteur de socialisation. Mustapha Berraf, membre du CIO, Président de l’ACNOA