A ces avant-veilles de la célébration des jeux de la XXXII ème Olympiade, Tokyo 2020, voici le message du Président de l’ACNOA, Mustapha BERRAF, à la grande famille sportive et Olympique africaine.
Cap sur « Tokyo 2020 »
Mesdames et messieurs les membres de la grande famille sportive et Olympique africaine.
Dans quelques jours, s’ouvre à Tokyo la magnifique cité japonaise, la plus grande manifestation multisports mondiale. Il s’agit des Jeux Olympiques d’été qui, comme de tradition depuis plusieurs années, seront suivis dès le 24 août des Jeux Paralympiques devant se tenir dans la même ville. L’attente aura été longue pour la tenue effective de ces jeux, obligés d’être reportés du fait du Covid-19. Cette pandémie a installé le monde entier et singulièrement l’Afrique dans un couloir sombre et triste, dans une situation d’incertitude, de doute et de perplexité, mettant à l’arrêt plusieurs secteurs d’activités, surtout de forts regroupements humains. Malgré cela, l’Afrique sportive est restée stoïque et digne. Je nous en félicite. Nos athlètes ont fait preuve d’un engagement et d’une détermination remarquables. Ils ont gardé en éveil l’Esprit Olympique dans leur cœur ainsi que leurs espoirs de remporter un laurier et de représenter fièrement leur pays et tout le continent africain.
A Tokyo, nous assisterons à des jeux exceptionnels du fait des protocoles mis en place par le CIO et le comité d’organisation visant à avoir un événement sécurisé au plan sanitaire.
Inutile de rappeler que le contexte sanitaire a amené le Comité International Olympique à prendre une sage décision de reporter pour cette année ces jeux, alors même qu’ils étaient initialement prévus en 2020. Tokyo qui est impatiente d’accueillir la jeunesse sportive du monde, comptera au cours de ces deux manifestations, parmi les compétiteurs, des milliers d’Africains. Ceux-ci seront athlètes, encadreurs techniques et administratifs, …. Le continent sera bel et bien de la partie, et il entend être dignement représenté et sera d’ailleurs au centre de la manifestation puisque cette fois-ci, notre rêve Olympique doit nous amener à dépasser les 45 médailles décrochées en 2016 lors des jeux de la XXXIIème Olympiade. J’y crois fermement et j’espère partager avec vous ce magnifique rêve.
Les Jeux Olympiques constituent un grand rassemblement et représentent bien plus qu’une conquête de médailles. Il s’agit aussi de magnifier les valeurs de l’Olympisme, d’où l’appel que je lance ici à tous les Africains pour une participation qui honore véritablement notre continent en dehors et sur les aires de jeux. Véritable brassage des peuples de la planète, cette manifestation n’est pas seulement une course des sportifs vers des lauriers et des médailles, mais aussi et surtout, une manifestation où les valeurs d’éthique, de fair-play, de respect de l’adversaire, d’un mode de vie sain et de modestie sont mises en avant.
La participation de l’Afrique à ces Jeux sera donc multidimensionnelle. Au-delà des aires de jeux, notre continent doit également présenter aux yeux du monde tout son dynamisme et son comportement irréprochable. Les valeurs fondamentales de l’olympisme que sont l’amitié, le respect et l’excellence devront constituer une boussole pour tous les compétiteurs, les officiels et autres administrateurs.
Pour gérer le processus d’accompagnement des sportifs du continent aux jeux de Tokyo, une commission, appelée « Commission du Programme de Soutien aux Athlètes de l’ACNOA », a été constituée afin d’évaluer et de superviser la mise en œuvre du programme et conseiller le Comité exécutif de notre institution. Dotée de moyens conséquents, elle travaille depuis 2019 sans relâche, et a mené des actions pragmatiques destinées à accroître les performances africaines à Tokyo. Le programme assure en outre des services de soutien pour accompagner les athlètes sélectionnés sur divers plans.
Je voudrais par ailleurs profiter de cette tribune pour m’adresser à deux composantes essentielles de la participation africaine à ces Jeux : il s’agit des dirigeants et des athlètes.
A vous, dirigeants du Mouvement sportif et Olympique africain, au retour de Rio en 2016, nous étions heureux avec nos 45 médailles. A Tokyo, il est de notre devoir de bien encadrer notre jeunesse si nous voulons faire mieux qu’à Rio. Cet encadrement doit par ailleurs être guidé par des pratiques saines, qui honorent notre continent. Ceci m’amène à aborder avec vous l’épineuse question du dopage des athlètes. Un phénomène qui dénature l’essence même du sport en même temps qu’il contribue à donner une image sombre au sport, à l’athlète, à son encadreur, à son pays et même à son continent d’origine. Il n’existe pas de liste exhaustive des produits dopants ; mais de plus en plus de médicaments, utilisés dans des pathologies particulières, sont détournés de leur rôle initial pour être utilisés par les sportifs, en particulier les substances qui facilitent le transport de l’oxygène et augmentent la masse musculaire.
Pendant ces jeux, la lutte contre le dopage doit donc être une affaire de tous et de tout un chacun : athlètes, encadreurs, dirigeants… Chaque acteur du Mouvement Olympique et sportif africain doit prendre la pleine mesure des dégâts que cause ce phénomène et y apporter sa contribution pour son éradication. Cette lutte doit amener à une véritable mobilisation tant à l’échelle nationale qu’au niveau continental pour garantir une participation crédible et loyale de notre continent à ces Jeux Olympiques et Paralympiques; car ne l’oublions pas, la lutte contre le dopage en milieu sportif est avant tout une question d’éthique.
A vous, chers athlètes, je vois briller en vous cette flamme, ce rêve de tout sportif. Celui de participer un jour aux Jeux Olympiques et d’y glaner des médailles. Vous en aurez donc l’opportunité dans quelques jours. Ayez toujours à l’esprit que notre travail, en tant que dirigeants sportifs, est de créer des conditions pour que vous alliez au bout de votre rêve et pour que vous puissiez exprimer le maximum de votre potentiel le jour venu. Dans quelques heures, l’Afrique tout entière jettera un regard vers vous, pour vous soutenir et ce sera pour tous le succès ; celui de vivre une expérience unique, de participer à une manifestation qui réunit les peuples du monde entier en paix et en amitié, où les valeurs Olympiques s’offrent encore et toujours aux hommes et aux femmes de bonne volonté. Vous devrez être à la hauteur de l’enjeu et des attentes. La terre japonaise vous est promise pour une belle aventure sportive. Une de plus qui fera des émules et surtout la fierté de la planète entière.
Mesdames et messieurs les membres de la famille sportive et Olympique africaine, la participation de notre Continent à ces Jeux Olympiques et Paralympiques doit se faire de la manière la plus honorable qui soit. Soyons dignes de notre rôle d’encadreur de la jeunesse. Accompagnons également nos athlètes engagés aux Jeux paralympiques. Cette manifestation organisée depuis 1960 est mise en œuvre dans le but de regarder une personne dans tout son potentiel et de lui donner sa place dans une société où le handicap disparaît. Il s’agit aussi de donner l’occasion aux athlètes en déficience physique et mentale de réaliser des exploits comparables à ceux des athlètes en totale capacité mentale et motrice.
A quelques jours de l’ouverture de la grande fête Olympique de Tokyo, souhaitons à tous ces sportifs africains qui vont représenter notre continent, une expérience inoubliable qui, au-delà des compétitions où quelques performances exceptionnelles seront sans doute au rendez- vous, leur permette de découvrir des cultures, des langues et des usages différents et de partager et découvrir les valeurs Olympiques.
Je souhaite à toutes et à tous une très belle fête sportive et le meilleur pour de nouvelles performances.
Mustapha Berraf,
Membre du CIO,
Président de l’ACNOA